samedi 19 décembre 2009

Guillaume Bijl, par Laetitia Hamal


Guillaume Bijl à Tv Quiz: une vision et une critique moderne de notre société

Depuis la fin des années septante Guillaume Bijl explore les limites entre l’art et la réalité sociale. Il puise son inspiration dans la réalité quotidienne qui l’entoure. L’artiste veut mettre en lumière les dimensions morbides de la consommation et du commerce. Ce dernier transforme des galeries d’art ou des musées en friterie, supermarché, plateau télé et par cela fait s’éveiller le spectateur sur les banalités de sa vie sociale.

L’œuvre ici représentée « Tv Quizz » est un plateau télé comme on peut en voir à la télévision. On a sur la droite et la gauche les « buzzers » des participants, la gros lot qui est la voiture a gagner, les lumières scintillantes, les projecteurs, on croirait même entendre le présentateur parler.

En voyant cette œuvre, je me suis sentie envahie d’enthousiasme. Cette reproduction parfaite du plateau télé nous donne envie de se mettre à la place du présentateur, d’entendre de la musique, que tout le « plateau télé » soit actif.

On a aussi la sensation de ne pas être seul. Tout a l’air d’exister vraiment, on ne peut s’empêcher de penser aux émissions télé que l’on regarde habituellement, on a une sensations de déjà vu et en même temps de nouveauté par le fait que l’on ne voit pas souvent de « vraie » plateau télé. Cette œuvre fait évidement référence à toutes les émissions télé tel que « Attention à la marche », « Question pour un champion »,… Emissions bien entendu extrêmement commerciale de midi qui occupe les enfants et les ménagères en les tenant collé à leur télécommande.

Guillaume Bijl cherche par cette œuvre pour le moins réaliste à attirer le regard du spectateur sur le monde de consommation dans lequel il vit sans vraiment s’en rendre compte. La télé est ici représentée dans sa plus simple banalité, les jeux télés ou l’ont peut gagner des objets, de l’argent.

Cette œuvre est donc une œuvre à caractère social. Le spectateur est déplacé de son rôle de participation dans la réalité à un rôle d’observation de cette même réalité. En nous plaçant différemment face à nos rites de tous les jours, Guillaume Bijl nous aide à nous questionner sur le fonctionnement de notre monde et surtout sur ces habitudes que l’on prend sans même s’en rendre compte.

mercredi 18 novembre 2009

Pièce de théâtre Singular Sensation, Yasmine Godder: Y a-t-il tant de sensations singulières dans la danse de Godder ?



Catherine Delmotte, 6A

Sur la scène de Singular Sensation on découvre petit à petit cinq danseurs, trois femmes et deux hommes. Ils investissent un plateau nu de tout objet et de couleur blanche qui se teinte peu à peu d’équivoque et devient un lieu de lutte, avec l’autre comme avec soi-même. Ce spectacle de danse était mon premier en la matière. Quelle surprise ! Ca gicle, ça tache sur les murs, les corps se tordent et se chevauchent, accouplements simulés, gestes répétés jusqu’à la nausée, rires frénétiques et cris jappés forment une ambiance de plus en plus oppressante, englobée d’une musique pour le moins expérimentale. J’étais en questionnement perpétuel sur la sensation très particulière qui vous envahit au fur et à mesure. Certains gestes sont horribles et certaines situations me semblent un peu spéciales, voire ridicules. La pulsion animale voilà surement le moteur de Singular Sensation qui tient tout autant de la performance que du travail de la matière. Les scènes se melent en un tout gélatineux, agressif, dont on ressort éclaboussé et l’esprit sonné par la musique !
A défaut d’avoir pensé, on est ému et en questionnement. A chacun d’y mettre ses propres mots !

Danse contemporaine Singular Sensation: Ca vous laissera comme un goût en bouche ...



Mathilde Simon 6A


Un torrent de musiques qui grince, qui assourdit, qui nous rend mal à l’aise. Nous sommes à Saint Luc et nous avons l’impression d’être dans une cuisine où les chefs-coq font tinter leurs casseroles !

Et pourtant, les danseurs donnent tout leur possible sur scène. Ils jouent le jeu à fond, un jeu tantôt tantrique, tantôt violent, tantôt sauvage. Une avalanche de sentiments qui déferlent vers les spectateurs.
Il s’agit d’une œuvre qui parle de la quête perpétuelle de plaisir chez la jeunesse, qui tourne très souvent mal. Elle parle aussi de viol, de la position de force de l’homme dans le sexe, de l’homosexualité « pour essayer »…
Les valeurs véhiculées sont positives pour cette jeunesse que Yasmeen Godder voit décadente. La chorégraphe dit que tout n’est pas perdu, il y a toujours une quête d’authenticité que chacun peut accomplir, si nous y mettons du nôtre. A partir du moment où elle aboutit, on ne vit plus dans un monde superficiel et vendu.

Et j’ai vraiment aimé ce côté « on peut suivre ce qui se passe», que je n’avais pas senti lors de mon premier spectacle de danse contemporaine.
C’est notamment parce que cette fois-ci je suis partie dans l’optique de « je ne dois pas comprendre, mais ressentir ». Et ça aide vraiment !
Lors de la première pièce, j’avais vraiment l’impression que les danseurs étaient des asticots atteints de crise d’épilepsie. Maintenant, j’arrive à m’ouvrir à une autre forme d’art, et je ne me dis plus « et on dit que CA c’est de l’art ?! »
Hé bien oui, ceci peut être de l’art. Il suffit de pouvoir sortir de l’académisme et des tutus pour se dire que les valeurs sont porteuses et qu’elles peuvent nous atteindre si nous ne sommes pas fermés.

En conclusion, soyez « open », laissez-vous aller à la danse et elle vous envahira, elle et ses valeurs.
Ne soyez pas académique, ne partez pas défaitiste, et tout ira bien !

lundi 19 octobre 2009

Richard Deacon


Présentation d’un artiste International.


par Mario et Julien


A propos de l’artiste :

Né au pays de galle le 15 aout 1949, Richard Deacon commencera son éducation artistique à l’âge de 19 ans, après une enfance ordinaire dans son paisible village. Son talent débordant va très vite le conduire au « Royal College of Art », une prestigieuse école d’art. Il s’y lie d’amitié avec Tony Cragg, un sculpteur tout aussi célèbre. Petit à petit, il se fait connaitre et expose pour la première fois ses travaux en 1978, dans la gallérie londonienne Brixton. Cet artiste, à la popularité montante, est alors invité à la biennale de Paris en 1985. Il exposera au musée Lille Métropole de Villeneuve d'Ascq et représentera même le Pays de Galles à la Biennale de Venise en 2007. Désormais Célèbre pour son emploi singulier des matériaux, Richard Deacon s'impose comme un des sculpteurs les plus influents de sa génération. Le plasticien est également nommé enseignant à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts, en récompense de son apport majeur à la sculpture contemporaine. Une consécration de taille pour cet amoureux de la matière.

Initialement constituées de formes lisses et organiques, ses premières sculptures se convertissent rapidement en des œuvres colossales, que l'artiste installe dans des jardins. Ses pièces explorent des thématiques qui lui sont chères comme la nature, l'anatomie et de la perception humaine. Il tente de travailler sur les liens qui existent en « l’intérieur et l’extérieur ». Ses œuvres mettent en valeur les procédés d'assemblage, matérialisés par les rivets ou les boulons, ainsi que la libre association de matériaux, tels le métal, le bois, la
céramique, le plastique ou l'acier galvanisé.


Les œuvres de Deacon sont abstraites, les thèmes récurrents de la nature, du corps humain sont implicitement présents et, très souvent, une allusion aux organes de la perception, est évoquée. Comme cité ci-dessus, ses œuvres sont construites par association de matériaux du quotidien, comme le contre-plaqué laminé, l’acier, le plastique,… Deacon se qualifie de "fabricateur" plutôt que sculpteur car il apparente sa pratique à celle d'un ouvrier spécialisé :
« je ne sculpte pas, je ne modèle pas, je fabrique »]


Ses œuvres d’art sont pourtant indéniables et il va d’ailleurs en augmenter sensiblement le volume pendant plusieurs années. Pourtant parmi l'ensemble de son travail, figurent également des œuvres de petites tailles, qui sont également exposé dans les galeries d'art.

samedi 19 septembre 2009

réflexion sur l'art contemporain

Une réflexion sur l’art contemporain par Manon Thibaud

Les réflexions qu’il suscite :

L’art contemporain se défini et se reconnait de par les réflexions qu’il nous invite à entreprendre. Effectivement, l’art contemporain digne de ce nom cherche à faire passer un message, permet une réflexion sur différents thèmes et à travers divers moyens.

Le rapport à l’objet :

Beaucoup d’artistes utilisent le rapport à l’objet, que ce soit « l’image de l’objet », « la pensée autour de l’objet », « l’imaginaire de l’objet »... Le détournement, la transformation physique, la mutation de l'objet, les ready-made, sa transposition dans un univers décalé ou l'interrogation sur les images dérivées de l'objet questionnent la place de l'homme au sein de son environnement ainsi que sur les modifications qu'il réalise sur le milieu.

- Suchan Kinoshita, par exemple, utilise l’objet à travers le thème du recyclage. Son installation regroupe des fragments de vie condensés en un espace-temps. En effet, ses « cailloux » de déchets sont composé de vieux objets récupérés et compactés en cailloux contenant donc divers objets, inconnus aux yeux du spectateur, représentant une trace du passé, des objets du quotidien symbolisant le souvenir et recyclé en œuvre d’art.

- Honoré d’O met également l’accent sur le fait qu’il construit son travail à partir d’objet du quotidien recyclé et assemblés pour former, en l’occurrence, un vol de canards. Ces canards, dont certains en suspensions, tiennent grâce à des rouleaux de papier toilette en guise de contrepoids. Le recyclage est donc un thème récurant dans l’art contemporain et pour le moins actuel.

- Pierre Gerard, à travers son œuvre, souligne l’importance de regarder avec attention les objets et matériaux qui nous entoure et que la plupart d’entre nous ne remarquent pas. Il transforme ainsi une boite de sucre « standard » en œuvre d’art a par entière par le simple fait de le déposer sur une table, attirant enfin notre attention. Il reproduit cette démarche avec nombres d’objets tels des restes, des déchets ou des éléments de la nature qu’il repère et prends le soin de les mettre dans des pots vitrés afin que le public réalise qu’il faut prendre le temps de se pencher sur les choses qui nous entourent.

- Delphine Coindet reprend des objets simples et connus de tous, en établit le prototype sur ordinateur pour le réaliser ensuite en trois dimensions avec des matériaux pauvres. L'outil informatique permet le décalage entre un objet et la représentation que l'artiste peut en faire. Ainsi les objets sont simplifiés à travers des volumes géométriques, et restent identifiables.

- Mathieu mercier jongle avec l’image de l’objet. Comme on peut le constater dans son œuvre, « lampe et son caisson lumineux », il part de la fonction lumineuse de la lampe mais la dérive en un caisson lumineux sur lequel est greffée l’image d’une lampe.

- Garitte utilise des éponges éponge pour symboliser de manière évidente l’héritage, le fait de recevoir et de donner, représenter les traces que la vie laisse après son passage et ce à partir d’objets du quotidien.

- Tony cragg propose des sculptures composées d'objets prélevés dans la société industrielle (disques dentelés, jantes, pneu) qu'il empile. Il réalise des totems issus de la civilisation post moderne.

Réflexion sur la société :

L’art contemporain porte un regard critique sur la société dans laquelle nous évoluons et nous propose donc différents réflexions sur ce thème actuel.

- Génova 01, à travers une mise en scène épurée, nous pousse à réfléchir sur la politique de mondialisation que nous imposons aux pays pauvres et les injustices qui en découlent.

- Eran Schaerf met en évidence les différentes réalités que l’on peut recevoir par médias, tout en partant d’un même évènement. Il nous propose donc une réflexion sur la manipulation incontestable dont les médias usent et, nous recommande donc d’acquérir un regard critique vis-à-vis du côté redoutable de la communication.

- Anouk Kruithof met en scène un homme semblant être entre ciel et terre avec, scotché tout autour de la taille, de nombreuses antennes. Cette œuvre illustre les relations au monde qu’entretient un homme et représente les trop nombreux moyens de communications utilisés au 21eme Siècle. photo

- Marion Hänsel, dans son film « si le vent soulève les sables » tient à nous faire prendre conscience des disparités socio-économiques dont le monde est victime en mettant en scène une famine africaine à la recherche désespérée d’eau potable. Ce film témoigne donc d’une cruelle réalité liée au réchauffement climatique auquel nous participons activement.

- E.Burtynsky nous offre un travail lié à la société de consommation en présentant une cantine dans une usine chinoise.

L’introspection :

L’introspection est une réflexion récurrente au sein de l’art contemporain. On entend par introspection l’action de regarder en soi. L’artiste nous livre alors ses propres perceptions, pensées, sentiments, idées, ses manquements ou ses réussites.

- Le film « cowboy » de Benoit Mariage témoigne avec une profonde mélancolie, de la tristesse de l’être face à ses échecs et ses difficultés à les accepter. Le film nous montre les illusions perdues et les renoncements du protagoniste, Benoit Poelvoorde.

- L’exposition « Icare » faisait référence au mythe selon lequel un jeune homme voulant eller toujours plus loin, s’approcha de trop près du soleil et s’y brula les ailes. Ici encore les notions du dépassement de soi et du manquement sont suggérées.

- Les filles du calvaire, galerie ou exposent actuellement les Sœurs Martin, nous propose des œuvres étonnantes. Effectivement, ces réalisations photographiques jonglent avec joies et angoisses liées aux pulsions enfantines si bien qu’elles nous plongent dans une ambiance entre rêve et cauchemars. Ces photographies nous invitent à réfléchir sur la part de rêves qui est en chacun nous. Notons que la notion d’introspection trône dans le travail, de manière générale, des sœurs Martin.

- Laurent Impeduglia développe aussi le thème de l’introspection en se représentant dans ses œuvres. Il y met ses valeurs et sa conception personnelle de la vie. Il nous livre son univers, ses désirs à travers le thème de la construction et déconstruction, bref, de la transformation.

- Daniel Fourneau travaille également sur ce thème en exploitant un certain malheur, un chaos qu’il rend parfaitement à travers ces peintures de l’exposition « images échouées »

Les liens :

Que ce soit les liens affectifs ou familiaux qui soient mis en avant, ils sont un sujet sur lequel les artistes contemporains aiment nous faire réfléchir.

- Marie Bot met en avant les liens affectifs en nous présentant la sexualité des plusieurs couples de personnes âgées et dévoile ainsi leur intimité, que nous spectateur, ne sommes pas habitué à voir.

- « Nue propriété », de Joachim Lafosse, nous expose la problématique des familles monoparentales à travers une crise familiale. C’est donc une réflexion sur les liens qu’il nous propose. Ce film critique un système familial en dérive qui nous laisse à réfléchir sur les ruptures douloureuses.

- Ce même lien familial est également un sujet de réflexion présent dans le film « Irina Palm ». En effet, cette grand-mère, prête à tout pour sauver son petit fils, nous interpelle et nous fait réfléchir à jusqu’ou aller pour ses proches.

mercredi 19 août 2009


Les sœurs martin

par Manon Thibaud

Marie France et Patricia martin sont nées en suisse, à Sierre, en 1956. Elles passeront toute les deux par l’école de commerce avant de s’installer aux beaux arts de Paris. Voila maintenant vingt ans que ces deux jumelles travaillent et vivent à Bruxelles.

Dés leur naissances, sans cesse confondues ou comparées, elles doivent assumer cette hyper visibilité. Leur œuvre sera d’inverser les règles du jeu en donnant à voir plutôt que d’être vues. Elles ont toujours travaillées à quatre mains et abolissent les modes d’expressions en créant sur plusieurs terrains : couture, dessin, photo et performance.

Elles offrent un monde réflexions et de reflets autour du corps féminin investigué à partir de leur gémellité. On assiste à la recherche d’un espace entre soi et l’autre, dans lequel se joue la quête du réel et de son double. Leurs gémellité est l’objet principal de leur travail, un dessin symétrique mais pas tout à fait, entre différences et similitudes.

Elles ont depuis longtemps le désir de se mettre elles-mêmes en scène et le font notamment à travers l’univers de la vidéo. Mais, lorsqu’elles jouent avec leurs corps et leurs personnages, entre réalité et fiction, c’est un sentiment oscillant entre rêves et cauchemar qui est suggéré, l’atmosphère est ambigüe. Photo « du vert dans le noir » + « c’est comme d’être 9 » + « unseen by the gardener »

Leur origine gémellaire apparait, par exemple, à travers la présence de l’une d’elles démultipliée sur des parois réfléchissant comme lors de la série de 13 photographies issues d’une performance qu’elles ont réalisée à Anvers autour d’une sculpture de Dan Graham. Ce pavillon de verre et de miroir, permettant ainsi la réflexion et le dédoublement, est situé dans un quartier défavorisé. En nettoyant ces vitres de cette sculpture, elles s’inscrivent dans un lieu précis en tant que femmes interrogeant la légitimité de la situation. Elles portent donc un regard critique quant à l’installation de cette œuvre fragile de Dan Graham dans ce quartier, ce contexte socio-économique improbable. Mais elles pointent également l’attribution habituelle des rôles de la femme.

Effectivement, on les voit habillées en robes blanche, faisant allusion aux uniformes d’infirmières, entrain de nettoyer des vitres pour défendre une cause artistique… Leur silhouettes projetées sur ces vitres ce multiplient dans un jeu de reflets qui se mêlent aux images de la rue, représentent donc également une caricature des rôles attribués aux femmes, dans ce cas ci, d’ailleurs cumulés. Photos « an unmade sculpture 4, et 8 »

Les sœurs Martin font donc bien partie intégrante de l’art contemporain belge. En effet, c’est en se servant de leur gémellité qu’elles établissent une réflexion sur le soi, et forcément l’autre, à travers des jeux bien pensés de reflet dans une ambiance de paranormale qui n’est probablement pas destinée à plaire sur un point de vue strictement esthétique. Il s’agit d’un travail pointu.

Erwin Wurm


Erwin Wurm :

par Manon Thibaud

Erwin wurm est né en 1954 en Autriche. Après des études d’histoire de l’art, des langues et de littérature germanique, il peaufine sa connaissance théorique de l’art et l’applique au sein de l’école d’art appliqué de Vienne, dans les années 1980.

Ses études brillantes l’engagent à devenir professeur de sculpture aux beaux arts de Paris et qu’il poursuivra à l’université de design industriel et artistique de Linz. Il sera ensuite commissaire de nombreuses expositions.

Il a suivi un enseignement encore très marqué, au milieu des années 70, par l’art conceptuel et minimal. Ses premiers travaux s’inscrivent dans cette filiation. Son œuvre s’inscrit également dans la lignée du courant de pensée Fluxus, dans le sens ou tout est art. Il invite à rechercher l’art dans le mouvement de la vie. Il cherche donc la plus grande liberté d’esprit artistique, notamment par l’utilisation de l’humour.

En effet, Erwin wurm, à travers ses œuvres, à une capacité à faire rire son public. Rire qui amène à des réflexions plus profondes. Il donne une place et une valeur à l’échec, à ce qu’on rejette ou que l’on cache d’habitude : le ridicule, l’échec. (Ses « sculptures d’embarras », en 2007 consistent par exemple, à inviter son public à écrire un moment gênant de sa vie sur un grand mur conçut à cet effet). Le jeu, à ses yeux, a un pouvoir de subversion. L’humour et le jeu présent dans les œuvres de cet artiste permettent de soulever beaucoup de question, sur la condition humaine, par exemple.

Il mène différentes réflexions :

Tout d’abord, son travail est un exercice de réappropriation libre de la notion de sculpture, il donne une redéfinition personnelle et contemporaine de cet art. Il se questionne sur la notion même de la sculpture en se demandant « quand, dans le temps et l’espace, commence une sculpture ? ». Il abandonne par exemple l’idée de durée et d’infini en transformant l’œuvre un niveau du présent immédiat. Ainsi naissent en 1997 les « one minute sculptures » ou le spectateur est invité à tenir la pose à l’aide d’objets pendant une minute. Voir : « Série taipei, outdoor sculpture » (ils sont 2) et « Série philosophy, digestion »

Des actions humaines des plus banales sont décalées un bref instant et chacune de ces sculpture est conservée sous forme de photographies ou vidéo. «Série taipei 2000 » (couché)

Acteur de l’exposition, le spectateur y est lui-même mis à contribution, cette tendance évoque le fait qu’art et vie se rejoignent. Le corps du volontaire devient ainsi le matériel de sculpture humoristique et éphémère. Ses « one minute sculpture » évoque donc deux tendances essentielles dans l’art : la relation aux objets, ready-made et la relation aux corps, les performances.

Erwin Wurm s’interroge également sur la société de consommation. Son travail est lié au constat que malgré des apparences de démocratie, nous vivons sous une forme de dictature économique de plus en plus forte. Il scrute le monde qui l’entoure et certaines pièces en ressortent déformées. Il transporte des spécificités humaines à des objets, le fait, par exemple, de pouvoir grossir ou maigrir à souhait. Ce travail joue avec l’expression qui veut que grosse voiture signifie voiture de riche. «Fat Porsche », «Fat house» et «The Burden of Desperation, 2006 ».

En renversant le monde des objets et des humains la question de la société actuelle qui est posée, notamment de ce dont l’homme s’entoure. Les objets détournés du quotidien et de leur usage d’origine perturbent nos repères. « Hotelrooms » + « Truck » + «Venezianischer Barock »

L’art traite pour lui de la difficulté à faire face à la vie, que ce soit par des moyens philosophiques ou par des régimes alimentaires. « The artist begging for mercy, 2002» et « Freud’s rectification ».

Erwin wurm fait sans conteste partie des grands artistes internationaux d’art contemporain car il y investiguent des champs nouveaux de création. Il fait preuve d’une liberté totale dans le choix de matériaux, d’objets différents provenant de notre quotidien pour créer ses œuvres qui poussent une profonde réflexion sur différents thèmes actuels, comme la condition humaine, la société et l’échec. Il sculpte l’espace et le temps tout en transfigurant le quotidien jusqu'à ses limites les plus incongrues.

Julie Morel


Julie Morel est une artiste qui vit et qui travaille à Paris.

Elle utilise dans ses œuvres divers pratiques numériques. On y retrouve du dessin et on constate qu'elle a un vrai rapport avec les mots, les couleurs et la musique.

Elle s'intéresse aux ordinateurs car selon elle, ils ont un caractère sensible.

Elle s'intéresse également à la mémoire de celui – ci, à ses manques, à ses petites failles et aux problèmes qu'il peut engendrer.

Elle recherche en fait le caractère humain de la machine.

Dans une de ses œuvres: "générique" j'ai pu remarquer qu'elle nous parlait d'amour et nous montrait à quel point nos sentiments étaient écartelés entre l'amour et la haine.

D'ailleurs ne dit on pas: " entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas"?

De plus, elle finit sa vidéo sur un mot très fort : " exister".

Est-ce que l'amour empêcherait d'exister, de nous épanouir en tant qu'être humain?

La femme en amour n'arrive peut être pas à exister de la même façon que sa moitié!

Tant de questions que je me suis posée en voyant ce petit film d'art.

Je peux donc dire que j'ai découvert une artiste talentueuse, qui m'a fait réfléchir et qui a réussi à bousculer mes idées préconçues de l'amour, en laissant toute fois une place pour ma propre interprétation.

http://www.art-vidéo.org > artiste > Julie Morel > "générique".

Charlotte et Manon.

Anne Daems


Analyse d’une exposition d’Anne Daems : « My father’s garden ».

Anne Deams est une photographe belge qui a la particularité de photographier des événements et des gestes à première vue anodins et d’en faire ressortir des détails significatifs.

A l’origine, cette installation d’Anne Deams n’en était pas une. En effet, son œuvre se composait d’un court métrage montrant le quotidien d’un jardin occidentale à la japonaise. Elle choisit de filmer le quotidien d’un jardin en rapport à son père qui possédait un jardin du même style. Ensuite, elle décida de diviser son court métrage en six parties diffusées simultanément grâce à six postes de télévision minimalistes et épurés. Par l’économie du langage plastique, elle recentre le spectateur sur le contenu de la vidéo qui s’apparente aussi à la photo. Grâce à cette installation, elle aborde le thème du quotidien et sa propre perception de celui-ci. A travers les six morceaux de son installation, elle exprime des moments volés à différents personnages. Ces images ne parlent pas de la personne mais de l’univers et du monde de cette personne. Elle filme alors ses personnages déambulant, rêvant, entrain d’entreprendre des travaux manuels quotidiens comme le jardinage ou le bricolage. Il n’y a pas de narration, ni de paroles seulement des bruits appartenant au quotidien (oiseaux, …). D’après Anne Deams, elle ne s’est pas concentrée sur la technique mais sur le contenu pourtant c’est le détail qui prime et ce grâce au cadrage qui parait étudier au millimètre près. Elle joue aussi sur l’ambiguïté car elle allie bruits du quotidien et musique japonaise. En conclusion, par cette installation Anne Deams reste telle qu’on l’a connait dans ses travaux précédents mais dans un langage plastique différent de la photographie mais qui s’apparente quand même à celui-ci.

Audrey Rodriguez Exposito.

dimanche 19 juillet 2009

Aspect de l’art contemporain : La dénonciation.


Aspect de l’art contemporain

La dénonciation.

Dénonciation des Médias


Genova 01 de Fausto Paravidino.

Le G8 de Gene est la métaphore ici racontée. Il n'y a pas théâtre "publique" mais un théâtre civil porteur de vérité, de révélation. Genova01 représente le scénographe un rendez-vous à ne pas manquer avec "l'être artiste", ici, dans ce pays, sur cette terre. Mettre en scène cette histoire signifie reconstruire complètement en nous le besoin le nécessité de notre art d'aujourd'hui, créer des fausses victimes pour que la tragédie puisse trouver libre expression en nous.

On dénonce sans gêne et sans retenue la manipulation des médias.

Eran Schaerf

L’artiste n'attache pas seulement de l'importance à la manipulation par la presse des faits politiques. A travers le choix et la mise en scène de ces images, Eran Schaerf interroge plutôt la transformation de la rationalité occidentale en matière de « discours-vérité » : il oppose le vrai et le faux. Les médiations de la presse configurent le réel selon des modèles persuasifs qui, sous couvert d’objectivité et/ou de séduction, mettent en scène les relations politiques et sociales selon les codes qu’elles imposent.

Par exemple, il travaille sur un évènement précis et découpe plusieurs images (en rapport avec cet évènement) qui viennent de divers journaux. On s’aperçoit qu’il y a bien différentes manières de raconter un même évènement. On se fait donc manipuler par les médias. Ce sont eux qui décident de ce qu’on peut savoir et de ce qu’on ne peut pas savoir.

Dénonciation de la Mondialisation - Société de consommation

Wim Delvoye

Wim Delvoye possède en effet une ferme en Chine où il fait tatouer sur le dos des porcs des dessins divers, allant du logo de la marque Louis Vuitton à des œuvres de grands artistes flamands en passant par des signes distinctifs traditionnels comme les cœurs, les roses et autres Christ en croix. Sacrilège, il a même réalisé un Oussama Ben Laden sur le dos d’un cochon! Une fois mortes, les bêtes sont empaillées, ou bien leur peau est tannée. Pour Delvoye, tout cela est une métaphore de notre monde capitaliste : comme le cochon qui grossit à vue d’œil et ne cesse de s’empiffrer, nous voulons toujours consommer plus. Ainsi, dans un geste très dadaïste, Delvoye vend son art bizarre à quelques « investisseurs » qui parient sur sa future place dans l’histoire de l’art. Paradoxe : il dénonce un système qu’il utilise à merveille. Se moque-t-il de ceux qui tombent dans le piège?

Suchan Kinoshita

Suchan dénonce la mondialisation. En effet, avec les "boules" noires qu'elle a réalisé et qu'elle fait voyager partout on ne peut se tromper. A l'intérieur des boules? Des objets de la vie quotidienne qui traine sur un bureau, dans une corbeille, dans une chambre,... Ces boules représentent donc le temps qui passe. De plus, ces boules voyagent. Elles sont exposées partout! Ce qui fait d'elles des dénonciatrice de la mondialisation... c.-à-d. que tout est n'importe où à n'importe quel moment et que cela entraine une dégradation de la planète.

Dénonciation : la mode abime le corps, elle le conditionne.

Nicole Tran Ba Vang

Nicole Tran Ba Vang utilise le langage visuel de la mode pour générer une réflexion sur le statut du corps dans nos sociétés. Cette question du corps et de son devenir est l’un des thèmes centraux de l’art contemporain.

Le corps devient mutant (du titre d’une exposition qui présentait entre autres Nicole Tran Ba Vang à la galerie Enrico Navarra), « post humain », monstrueux et inquiétant.

Les capacités virtuelles de notre époque mettent en scène ce corps dématérialisé, comme Lara Croft et les autres, et les artistes s’en font naturellement l’écho.

Michel Journiac

Il faut garder présent à l'esprit que les recherches de Michel Journiac se situent à la fin des années 60, durant une période de contestation généralisée du pouvoir, des institutions, de l'esthétique, de la représentation, ou plus précisément à l'époque des bouleversements politiques et sociaux de Mai 68.

Orlan

Corps transfiguré L’artiste qui symbolise ce mode d’expression ce n’est nul doute Orlan. En effets, sous le scalpel des chirurgiens, le visage d'orlan se transforme au gré de ses envies. Repoussant les limites de l'éthique, cette artiste utilise sa propre chair comme matériau de sa création. Chaque opération est mise en spectacle : les chirurgiens vêtus par de grands couturiers opèrent sous l'œil des caméras vidéo reliées à divers lieux dans le monde. Anesthésiée localement, Orlan commente en direct le pourquoi de ces interventions. Voulant que son apparence charnelle reflète son image intérieure personnelle, elle dénonce la standardisation de la beauté et détourne la chirurgie plastique jusqu'à s'enlaidir en se faisant placer deux implants de silicone de chaque côté du front formant deux bosses.

Allan Kaprow


Allan Kaprow (1927-2006) fut d’abord connu en tant que peintre lyrique abstrait. En 1957, il commence à suivre les cours de John Cage où il découvre la pensée dadaïste de Marcel Duchamp qui aura un impact décisif sur son propre cheminement artistique. Ces diverses influences ont transformé la perception de l’art d’Allan Kaprow. Désormais, il remet en question la valeur de l’acte qui consiste à peindre et critique la fonction esthétique et sociale de l’œuvre d’art. Pour lui, l’art doit être en relation avec la vie. C’est ainsi qu’Allan Kaprow et ses disciples (Jim Dine, Claes Oldenburg, Robert Whitman et Red Grooms) créent le « happening » qui se développera au cours des décennies suivantes. A l’origine, la notion d’happening était constituée de collages et d’assemblages d’objets divers et reprenait la quasi-totalité du travail d’Allan Kaprow entre 1953 et 1956. Par la suite, ces assemblages sont devenus des environnements où le spectateur était invité à modifier l’œuvre d’art et où les objets envahissaient les murs jusqu’à remplir une galerie entière. C’est en 1959 que l’happening prend sa forme véritable avec le premier happening d’Allan Kaprow intitulé « 18 Happenings en 6 parties » composé de plusieurs parties indépendantes les unes des autres mais qui constituent une unité dans la globalité de l’événement. Son happening peut par certains aspects se rapprocher de l’événement théâtral mais contrairement à l’événement théâtral, il est entièrement basé sur l’improvisation car le canevas dicté par l’auteur ne fait qu’organiser les faits. Il constitue un événement composé d’actions simples ou non réalisées par des acteurs professionnels ou non, de phrases et/ou de mots, de sons et/ou de bruits et de facteurs extérieurs imprévus.

On peut alors définir l’happening comme « Un assemblage d'évènements joués ou perçus en plusieurs temps et lieu, (...) ses activités peuvent être inventées ou tout à fait ordinaires. (…) Le Happening se déroule selon un plan mais sans répétition, ni public. C'est de l'Art mais qui parait plus proche de la vie »* autrement dit le happening est un événement, un fait, une action qui a pour but d’ouvrir le langage artistique à la réalité. Cette forme d’art rejette l’aspect matériel de l’œuvre d’art car il devient uniquement une trace laissée dans la conscience. En effet, elle ne peut être répéter vu qu’elle est dictée par le hasard. De plus, l’happening décloisonne les différents arts car il reprend les arts plastiques, la danse, le théâtre, la musique, la vidéo, le texte, …). Finalement, l’happening est caractérisé aussi par la participation du spectateur par son regard. L’happening donnera naissance par la suite au body art et au Fluxus. Quant à Allan Kaprow, il enseigna dans une université les Arts visuels et écrit plusieurs essais dont « Assemblages, Environnements and Happenings » en 1966.

Commentaire d’une œuvre :

L’happening avait été divisé en trois pièces distinctes séparées par des cloisons de plastique. Dans ces pièces étaient disposées des chaises en cercle ou en rectangle ce qui obligeait le spectateur de regarder dans plusieurs directions. L’happening fût composé de projections de films et de diapositifs, de danse, de musique, de déclamations de textes, de sculptures, de bruits, de gestes et de peinture. On peut alors dire que le décloisonnement des arts est déjà présent car il mélange arts plastiques, danse, théâtre et vidéo. L’happening d’Allan Kaprow est alors une expérience des sens car il allie expérience auditive et visuelle. Les spectateurs furent peut être surpris et incommodés car ils ne purent pas assister à la totalité de l’œuvre car l’événement se déroulait simultanément dans divers pièces séparées

Audrey Rodriguez Exposito